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Mythes et Réalités

«Un logiciel gratuit vaut forcément moins qu'un logiciel payé très cher»

Tout d'abord, attention de ne pas confondre valeur et coût. Le modèle de distribution des Logiciels Libres permettent un coût de licence nul pour des logiciels de grande valeur. Ensuite il faut garder à l'esprit que les logiciels propriétaires, produits dans un marché monopolistique, présentent un coût de licence artificiellement gonflé.
En réalité, la valeur des Logiciels Libres n'est pas dans les licences mais dans les services
Enfin, il ne faut pas confondre Free Software (Logiciels Libres) avec Freeware (Graticiel)

«Les logiciels libres sont les logiciels gratuits»

La gratuité d'accès aux logiciels libres est secondaire pour les défenseurs du Logiciel Libre: elle n'a jamais été et ne sera jamais une revendication de principe. La revendication première est la Liberté d'utiliser, d'étudier, de partager, de modifier et redistribuer les logiciels. Ainsi, il peut y avoir des logiciels libres qui ne sont pas gratuits d'accès, et des logiciels propriétaires qui sont gratuits d'accès.
Là aussi, il ne faut pas confondre Free Software (Logiciels Libres) avec Freeware (Graticiel)

«Les logiciels libres reviennent plus cher que les logiciels propriétaires»

Il s'agit là d'une vieille polémique "Linux contre Windows" ravivée de temps à autres par des études dites "biaisées" car "commanditées par Microsoft". Selon ces études, les serveurs Linux coûteraient au final jusqu'à 30 % plus cher que les serveurs Windows à cause de frais d'administration et de personnel plus élevés. Or, la plupart des utilisateurs ne sont pas de cet avis : Linux les séduit encore par sa stabilité. Plus stables, les plateformes GNU/Linux auraient moins besoin de maintenance. Enfin "on trouve aujourd'hui plus facilement des compétences sur Linux et ce sera encore plus facile dans quelques années. Linux est un investissement pour l'avenir". Et comme ces compétences ne sont pas fournies par un éditeur en situation de monopole, les services sont moins chers.
Enfin, ils ne faut pas oublier les coûts des migrations imposées par les éditeurs de logiciels propriétaires quand ils décident d'arrêter le support de leurs anciennes versions. Les logiciels libres sont plus pérennes, supportés plus longtemps pas la communauté, et les migrations, assurées dans la continuité, plus faciles.

«La disponibilité des sources ne me sert à rien, puisque je ne sais pas programmer»

Avec le même raisonnement, on pourrait penser que des automobilistes n'étant pas mécaniciens ne trouveraient rien à redire de n'avoir pas le droit de regarder sous le capot de leur voiture, et de devoir s'adresser au seul constructeur pour tout problème, à l'exclusion de tout garage indépendant.

La disponibilité des sources permet au contraire d'obtenir du support, du service, des modifications d'un plus grand nombre de professionnels que simplement l'éditeur d'un logiciel propriétaire lui-même, et encore, quand il le veut bien. Cette situation offre plus de choix, d'idées, de confort: la liberté on vous dit !

«Les Logiciels Libres, c'est juste pour embêter Microsoft»

Le modèle des Logiciels Libres non seulement donne davantage de liberté aux utilisateurs mais surtout il bénéficie à tout le monde. En effet, la disponibilité des sources garantit la diffusion large du savoir, donc des compétences pour se les approprier, les maintenir, les améliorer, les péréniser. Ainsi, à court terme, on bénéficiera toujours de support. A long terme, cette démarche est source de progrès, si l'on en juge l'impact sur les communautés humaines qu'ont eu des technologies de diffusion du savoir comme l'Imprimerie ou l'Internet: plus que du code et des licences, le logiciel libre est une communauté qui transmet ses savoirs et ses pratiques.

De plus, la securité commence par la transparence, c'est-à-dire le libre examen du code source: cela veut dire que des milliers d'yeux se posent sur le code, et peuvent en répérer les bugs, bien sûr (d'où la plus grande fiabilité des logiciels libres), mais aussi les faiblesses de conception et les failles de sécurité.

«Un logiciel libre offre une moins bonne assistance technique»

Du fait que le logiciel est libre, tout un chacun peut l'étudier et assurer l'assistance technique, et non pas seulement la compagnie qui l'a produit. Il y a donc un marché libre qui réduit les coûts et améliore la qualité de l'assistance technique. De plus, le logiciel étant librement diffusé parmi un public d'où nul n'est exclu, les erreurs sont trouvées plus vite et mieux; les personnes techniquement compétentes et/ou concernées étant attirées et pouvant exercer leurs compétences ne manquent pas de le faire, ce qui contribue aussi positivement à l'assistance technique.

Et si tous ces arguments ne suffisent pas, la communauté des utilisateurs de Linux a été élue par InfoWorld meilleure assistance technique en 1997 ! Depuis, tous les grands noms de l'industrie se sont ralliés aux logiciels libres, IBM en tête pour n'en citer qu'un.

«Les logiciels propriétaires sont bons parce qu'ils offrent un interlocuteur unique»

L'unicité de l'interlocuteur est au contraire l'un des plus grands problèmes liés aux logiciels propriétaires, parce qu'on ne le choisit pas. Cette unicité de fait force l'utilisateur à se plier aux conditions du fournisseur unique, dont il ne peut pas discuter les prix ni les services, à moins de refondre complètement son système d'information.

L'ouverture des Logiciels Libres permet au contraire l'emergence d'une Offre de services multiple et variée et garantit donc le choix de l'interlocuteur qui correspond le mieux aux critères de chacun. Ensuite, rien n'empêche de rester fidèle à cet interlocuteur qui peut centraliser tout le support.

«Le marché a décidé en faveur du logiciel propriétaire»

Sur le long terme, le marché a toujours décidé pour les technologies non pas forcément complètement libres, mais plus libres que les technologies rivales, quitte a choisir des technologies résolument inférieures. C'est ainsi que les PC, réputés technologiquement inférieurs, ont vaincu, parce qu'ils étaient la seule architecture matérielle à ne pas être complètement propriétaire. C'est ainsi que TCP/IP est devenu le standard mondial de communication, car c'était le seul protocole qui n'était pas propriétaire, etc.

Sur le court terme, il ne faut pas oublier que l'informatique est un domaine technologique très récent, où le marché manque complètement de maturité; aussi, aucune des "décisions" à court terme n'y est définitive, et si les systèmes actuels sont lourds du passif de décisions passées, il faut bien distinguer les lourdeurs dues à l'héritage de choix immatures et les tendances se dessinant dans des systèmes matures; ces dernières tendances semblent être très favorables aux logiciels libres.

Ensuite, il y a dans tous les phénomènes de choix collectif des facteurs psychologiques auto-renforçants: plus de personnes utilisent un logiciel donné, plus cela incite d'autres à faire de même. Mais dans le cas des logiciels libres, la visibilité des sources permet une sélection sur des critères techniques, tandis que dans le cas des logiciels propriétaires, leur invisibilité rend ces critères plus faibles. C'est pourquoi aucune décision prise dans le contexte du logiciel propriétaire ne saurait être considérée comme techniquement fiable et pérenne.

«Mais le Logiciel Libre ne va-t-il pas laisser les programmeurs sans ressources ?»

Dans son Hacker FAQ, Eric S. Raymond donne la réponse suivante (ici traduite en français):

«Cela semble peu probable -- jusqu'ici, l'industrie du Logiciel Libre semble être créatrice d'emploi plutôt que destructrice. Si le fait qu'un programme soit écrit est un gain économique net sur le fait qu'il ne soit pas écrit, alors un programmeur sera payé, que le programme soit ou ne soit pas libre après qu'il ait été terminé. Et quelque soit la quantité de logiciel "libre" déjà écrite, il semble qu'il y aura toujours une demande en applications nouvelles et sur mesure.»

En pratique, il existe des entreprises qui gagnent de l'argent en programmant des Logiciels Libres: Red Hat, Zope, et IBM sont les plus connues. Il y en a beaucoup d'autres, notamment des Sociétés de Services en Logiciels Libres. Tous les programmeurs employés par ces sociétés gagnent leur vie grâce aux Logiciels Libres.


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